Bayonne fait tomber le leader

LA REMONTADA DE L’AVIRON BAYONNAIS
Aviron Bayonnais : 27 – Racing 92 : 23
Date : Samedi 30 décembre 2023 – 16 heures. Lieu : Bayonne (Stade Jean Dauger) .Public : 13 507 .Arbitres : Benoit Rousselet, assisté de Pierre Brousset et Christian Coussan à la touche et de Patrick Dellac à la vidéo.
Aviron Bayonnais : 3 essais de Cassiem (61e), Acquier (74e), Baget (80e), 3 transformations, 2 pénalités (12e, 42e) de Lopez
L’équipe : Tiberghien ; Erbinartegaray, Hodge, Mori, Baget ; (o) Lopez (cap), (m) Rouet (Machenaud, 58e) ; Heguy (Bourdeau, 49e), Cassiem, Huguet ; Paulus (Marchois, 51e), Ceyte ; Tatafu (Tagi, 49e), Acquier, Perchaud (Cormenier, 49e) Racing 92 : 2 essais de Arundell (15e), Le Garrec (40e ), 2 transformations, 3 pénalités (8e , 45e, 67e ) de Tedder L’équipe : M. Spring ; Arundell , Fickou (cap), Saili (Tabuavu, 74e ), Naituvi ; (o) Tedder, (m) Le Garrec ; Kolisi (Kolingar, 72e ), Baudonne (Joseph, 49e ), Woki (Baudonne, 57e ) ; Rowlands, Sanconnie (Palu, 21e) ; Nyakane (Karaishvili, 49e  ), Tarit(Ben Arous, 51e ), Kolingar (Gogichashvili, 49e) Carton jaune : Gogichashvili (69e )

Baptiste Heguy

Il fallait être, soit supporter très optimiste de l’Aviron, soit supporter très pessimiste du Racing, pour imaginer, à la 73ème minute de la rencontre, une victoire des ciel et blanc. Malgré une très nette domination, 62 % de possession et d’occupation, 2 touches volées, 2 essais refusés dont un pour une obstruction sur un joueur hors-jeu, les Bayonnais étaient menés de 10 points à 7 minutes de la sirène. Un manque cruel d’efficacité, et l’opportunisme diabolique des Parisiens, pourtant peu entreprenants tout au long du match, en étaient la cause. Mais… l’improbable est survenu, parce que, quand même, c’est Jean Dauger…Comme traditionnellement les jours de match, la place Saint André, le parvis des halles, la Porte d’Espagne et les quais de la Nive débordaient d’une foule rieuse et bigarrée. Même si le beau temps frais, y était sans doute aussi pour beaucoup.
Le stade Jean Dauger, était à nouveau farci comme une dinde à Noël, et ce public enthousiaste, parfois limite, notamment dans la qualification scandée d’incompétence du corps arbitral, a sans doute largement contribué à l’invraisemblable remontada de son équipe. Les Bayonnais entament rondement le match, et vont en terre promise très vite, mais leur essai est refusé à la vidéo pour une faute au départ de l’action. Et ce sont les Racingmen qui scorent en premier, vite imités par les locaux, avant que, sur une passe interceptée de Lopez, les visiteurs envoient Arundell pointer en coin après une brève course le long de la touche. Tedder transforme, et les Bayonnais sont menés 3-10 auquart d’heure, plutôt contre le cours du jeu. Les bleu et blanc poursuivent leur domination, tant dans l’occupation que dans la possession, et sur une mêlée sanctionnée, trouvent une belle pénaltouche, mais ne parviennent pas à la contrôler, et les Parisiens se dégagent (22e ). Sur la touche ainsi trouvée, les avants de l’Aviron forment un maul, écroulé par leurs adversaires, ce qui leur donne une nouvelle pénaltouche, idéale. Acquier se détache du maul qui suit pour marquer. L’essai est d’abord accordé, puis refusé à la vidéo pour une position de hors-jeu d’un coéquipier devant le talonneur marqueur (24e ).Les Bayonnais monopolisent le ballon et varient leur jeu, mais se heurtent à une défense remarquablement organisée et courageuse. Les esprits s’échauffent quelque peu, mais sans conséquences (32e ). Sur un ballon porté de l’Aviron, Fickou commet une faute de débutant. La pénaltouche qui suit ne donne rien (34e). Peu après, sur une belle attaque Bayonnaise, Baget tape à suivre, mais un cafouillage à la réception donne lieu à une mêlée pour les visiteurs devant leur ligne. Sur celle-ci, ils bénéficient d’une pénalité et se dégagent (36e). Les Bayonnais continuent à jouer, mais un nouveau contre, remarquablement mené, mène Le Garrec entre les poteaux, et les Racingmen prennent le large juste avant la mi-temps (3-17 ; 39e ). Les cinq premières minutes du deuxième acte prennent la forme d’un duel de butteurs (6-20 ; 45e ). Une mêlée est sifflée près de la ligne Parisienne. Sur celle-ci, l’Aviron est pénalisé, et l’arbitre fait même reculer la pénalité de dix mètres pour contestation (56e ). La touche trouvée près des 50 est volée par les Bayonnais, qui attaquent. Au bout de plusieurs temps de jeu, Cassiem marque en moyenne position et Lopez transforme (13-20 ; 61e ). Sentant le danger, les Parisiens tentent enfin de prendre le jeu à leur compte, et produisent de belles actions, dangereuses mais bloquées par une défense remarquable. Toutefois, Tedder concrétise cette brève domination après une mêlée tournée illicitement (13-23 ; 67e). Les Racingmen insistent, et sur une échappée après regroupement, sont renversés dans l’en-but.Avant de donner un renvoi d’en-but  aux Bayonnais, l’arbitre demande la vidéo, et sanctionne Gogichashvili d’un carton jaune pour une déblayage musclé qui conduit Rouet à l’infirmerie. Les Bayonnais, a 15 contre 14, ont 10 points à remonter en dix minutes. Ils remettent la main sur le ballon, mènent  de belles attaques dans le camp et même dans les 22 Parisiens, et Erbinartegaray est retourné dans l’en-but (70e). Sur le renvoi, les Bayonnais continuent à enchainer les temps de jeu, bénéficient d’une pénaltouche, et l’essai d’Acquier est cette fois accordé (20-23 ; 74e ). Il reste alors cinq minutes aux ciel et blanc pour tenter d’inverser le score. Les Parisiens concèdent une mêlée à la hauteur des 22 adverses. Après deux temps de jeu, sur une remise à l’intérieur de Marchois, Cassiem perce, temporise, et le ballon libéré est offert au pied par Lopez à Baget. Celui-ci se saisit de la balle, tape à suivre pour lui-même, prend de vitesse Naituvi, repique « intérieur », mystifie Max Spring, et dépose le ballon entre les poteaux, au cœur d’un Jean Dauger en délire. Lopez, d’abord survolté par cette victoire inespérée, attend calmement la sirène pour transformer et concrétiser ’invincibilité de l’Aviron dans son stade fétiche, depuis son retour en Top14.