L’Aviron, fournisseur pour cardiologues
Aviron Bayonnais 35
Stade Français Paris 34
Date : Samedi 27 décembre 2025 – 18 heures
Lieu : Bayonne (Stade Jean Dauger)
Public : 14 678
Mi-temps : 25-24
Arbitres : Jérémy Rozier au sifflet, Cyrille Boulay et Mathieu Noirot à la touche. Philippe Bonhoure officie à la vidéo.
Aviron Bayonnais : 4 essais de Capilla (9e), Tiberghien (16e), Carreras (27e), Paulos (80e), 3 transformations (9e, 16e, 80+1e), 3 pénalités (26e, 38e, 58e) de Segonds.
L’équipe : Tiberghien – Orabé (Spring, 52e), Maqala, Martocq, Carreras – (o) Segonds, (m) Jantjies (Tilloles, 78e) – Capilla (Ariceta, 75e), Leota (Héguy, 53e), Fischer – Paulos (Johnson, 48e), Iturria (cap) (Paulos, 71e) – Setiano (Cotet, 63e), Bosch (Martin (48e), Bordelai (Cormenier, 61e)
Cartons jaunes : Setiano (52e)
Stade Français Paris : 4 essais de Petelo Mapu (8e), Ward (12e), Abramishvili (40+1e), Halaifonua (73e), 4 transformations, 2 pénalités (22e, 44e) de Carbonel.
L’équipe : Barré (Dakuwaqa, 76e) – Marchant, Ward, Vili, Dakuwaqa (Ezeala, 56e) – (o) Carbonel, (m) Kerr Barlow (Motassi Dibongue, 56e) – Macalou (Tanga Magene, 70e), Petelo Mapu (Palu Halaifonua, 41e), Hirigoyen – Azagoh Kpuadio, Gabrillagues (cap) – Melikidze (Alo Emile, 41e), Peyresblanques (Nicotera, 40e), Alo Emile (Abramishvili, 33e)
Non mais ils vont continuer longtemps à nous torturer comme ça jusqu’à l’ultime minute, et même, cette fois, au-delà, avec un appel à la vidéo insoutenable ?

Essai de Capilla
Voyons les bons côtés des choses, quand même. Un succès qui laisse l’Aviron invaincue à domicile en Top14 pour l’année 2025, un exploit unique dans le championnat. Le supplément d’âme des Ciel et Blanc. Menés de six points depuis la 73e, seul un essai transformé pouvait leur donner la victoire, et ils l’ont marqué ! À 79 minutes 47 secondes exactement. Chapeau !
C’est aussi pour ça qu’on les aime, pour les émotions qu’ils nous procurent, pour leur force vitale, pour, parfois, cette communion public-joueurs irremplaçable, qui semble propre à l’enceinte de Saint Léon.
Alors, bravo et merci, « chers joueurs du rugby roi » d’entre Nive et Adour. On en est presque à vous pardonner les humiliations subies à l’extérieur. Sauf à Perpignan, où tout le monde n’a pas gagné, demandez aux Montferrandais.
On se dit aussi qu’une telle équipe ne mérite pas les turpitudes internes à la direction du club, certes nécessaires aux yeux d’aucuns, mais dont les joueurs, pour en faire abstraction sur le terrain, font preuve d’une belle force morale.

Essai de Tiberghien
Un brin de soleil, un samedi après-midi, des vacances, un match de Top 14 en milieu de journée, une combinaison qui rend les rues de Bayonne populeuses et joyeuses, un vrai bonheur !
Jean Dauger est plein, plus de 14 500 personnes d’après le club, garni d’un public à l’enthousiasme retrouvé. Un 16e homme qui a sans doute compté en toute fin de match.
Les Parisiens courbent l’échine quelques minutes devant une furia Bayonnaise qui semble prometteuse, entrent pour la première fois dans le camp Bayonnais et concluent un maul meurtrier par Petelo Mapu (0-7 ; 8e).
Capilla réplique aussitôt au ras d’un ruck et après 20 mètres de course (7-7 ; 9e).
C’est alors un drôle de chassé-croisé qui s’installe, surtout au tableau d’affichage (un seul fonctionne cet après-midi à Jean Dauger), parce que sur le terrain, c’est plutôt l’Aviron qui domine territorialement, et Paris qui fait preuve d’une diabolique efficacité à chaque incursion dans le camp adverse (17-17 ; 26e).
Et là, l’éclair. Un essai lumineux. Jantjes récupère difficilement un ballon sur ses 5 mètres, redresse, transperce le défense Francilienne, est relayé par Orabé, puis Maqala, avant que Segonds, d’un lumineux coup de pied (à la Camille ?) offre la balle à Carreras qui donne pour la première fois du match l’avantage à l’Aviron (22-17 ; 28e).
Quelques minutes plus tard, Segonds met les siens à l’abri d’un essai transformé (25-17 ; 38e), bien heureusement, car, au-delà de la sirène, Abramishvili remet le Stade Français dans le score (25-24 à la mi-temps).

Essai de Carreras
Peu après la reprise, Carbonel refait passer son équipe devant, mais Segonds rassure tout le monde à l’heure de jeu (28-27 ; 58e).
« Que ces 20 dernières minutes vont être dure à vivre ! » pense le public Bayonnais. Ce sera pire.
Après plusieurs temps de jeu dans les 22 Bayonnais, Barré tape judicieusement à suivre. Fischer parvient à récupérer le ballon, mais son dégagement est contré et Halaifonua en profite, et en fait profiter son club (28-34 ; 73e).
L’Aviron n’est même plus dans le bonus défensif, et il reste un peu plus de 6 minutes à jouer, seulement.
Mais voilà. C’est l’Aviron, on est à Jean Dauger, avec 18 mois d’invincibilité derrière, et ce ne sont pas les Parisiens qui vont nous la faire à l’envers, non ?
L’Aviron presse, l’Aviron joue, mais la défense veille, et la tension monte, monte.
Il reste moins de 3 minutes. Joris Segonds reçoit dans ses 22 un long coup de pied de Carbonel. Il donne à Tiberghien qui relance longuement, relayé par Jantjes (petit en-avant ?) repris à 25 mètres de la ligne Francilienne. Les offensives s’enchainent, les Bayonnais avancent, bousculent les Parisiens, avancent encore, et Paulos, c’est incroyable, au bout du bout, libère Jean-Dauger ! M. Rozier est appelé par l’arbitre vidéo, pour une suspicion d’en-avant, non pas sur la passe, de Tiberghien à Jantjes, mais sur un ruck à proximité de la ligne. Le « il n’y a pas d’indication claire d’un en-avant » de M. Rozier, diffusé dans la sono du stade, fait se redresser le public. La transformation pourtant cruciale en devient anecdotique, et Jean Dauger reste forteresse imprenable !
JJA











