
L’AVIRON S’OFFRE UNE DEMI-FINALE EN PATRON
Aviron Bayonnais………….20
AS Clermont Auvergne….03
Date : Samedi 13 juin 2025 – 21h05 Lieu : Bayonne (Stade Jean Dauger) Public : 13 507 Mi-temps : 9-3 Arbitre : Tual Trainini assisté de Jonathan Gasnier et Adrien Marbot à la touche, et de Jean-Luc Rebollal à la vidéo
Aviron Bayonnais : 1 essai de Spring (56e), 4 pénalités de Segonds (19e, 33e) et Lopez (61e, 72e), 1 drop-goal de Segonds (24e) L’équipe : Tiberghien – Spring (Erbinartegaray, 21e-34e), Maqala, Mori, Carreras – (o) Segonds (Lopez, 55e), (m) Rouet (Machenaud, 55e) – Chouzenoux (Heguy, 53e), Cassiem (Habel-Küffner, 45e), Bruni – Moon, Iturria (cap) – Tagi (Scholtz, 53e), Bosch (Martin, 53e), Cormenier (Castillon, 53e)
AS Clermont Auvergne : 1 pénalité d’Urdapilleta (26e) Carton jaune : Bézy (71e) L’équipe : Newsome – Delguy, Darricarrère, Simone (Belleau, 34e-41e), Raka – (o) Urdapilleta (Belleau, 57e), (m) Jauneau (cap) (Bézy, 57e) – Fischer (Hemery, 57e), Sowakula, Tixeront – Ceyte (Yato, 50e), Simmons (Lanen, 45e) – Montagne (Ojovan, 57e), Fourcade (Fainga’a, 45e), Akhaladze (Ala’alatoa, 57e)
Vous avez déjà couru la Foulée du Festayre, ou marché la Marche du Festayre, le jour de l’ouverture des Fêtes de Bayonne ? Alors vous savez de quoi l’on parle. Et sinon, il suffit d’avoir été dans la ville à l’arrivée de ces moments traditionnels, et après, pour comprendre ce qu’il s’y passe en ce jour de barrage à domicile.
Les deux différences notables : la foule n’est pas en rouge et blanc, et un match de rugby à Jean Dauger remplace la cérémonie d’ouverture des Fêtes place de la mairie. Mais quel engouement mes aïeux ! Le nombreux public Jaunard qui a effectué le déplacement doit se pincer. Quoique… D’après notre ouvreur (remplaçant aujourd’hui) Camille, la ferveur lors des phases finales à Montferrand était énorme.
Du coup, match le vendredi ou pas, en soirée ou pas, peu importe, l’importance de l’évènement prend le pas sur les inconvénients de date et d’horaire, et si l’enceinte de Saint Léon avait contenu 25 000 places, le match se serait aussi déroulé à guichets fermés.
Les Bayonnais ont totalement maîtrisé cette rencontre, et, sans aucun doute, c’est la météo apocalyptique qui les a empêchés d’être plus dominateur au planchot. L’arbitre de champ, l’Azuréen Tual Trainini, fait partie de l’élite du genre, l’un des trois meilleurs Français avec Ludovic Cayre et Adrien Marbot, un gage de qualité pour cette rencontre au sommet.
Si l’Aviron, l’équipe la plus pénalisée du Top14, n’a concédé ce soir que 7 sanctions, ceci peut expliquer cela. Les autres chiffres illustrant la mainmise Bayonnaise sur ce match sont ceux de la possession (67 %), de l’occupation (73 %), du nombre de passes (117 contre 29) et de celui des en-avant sous une pluie diluvienne (4 contre 8). La partie commence dans une ambiance délirante, précédée de la Peña Baiona à capella, les joueurs face à face sur le terrain.
Ce sont les Montferrandais qui tirent les premières cartouches, notamment par Fischer, futur Bayonnais. Ils bénéficient même d’une pénalité, mais Urdapilleta, dans un mauvais soir, touche le poteau (5e). Bravant la météo, les Bayonnais tentent de faire vivre le ballon, mais les Auvergnats veillent. Une offensive dangereuse échoue sur une maladresse de Mori (15e). Les Clermontois sont poussés à la faute, et Segonds en profite (3-0 ; 19e).
Erbinartegaray remplace provisoirement Spring, blessé au visage, et sorti sur commotion après une action engagée et brouillonne (21e-34e). Les Bayonnais poursuivent leurs offensives, notamment par leurs avants, peu impressionnés par la réputation du pack adverse. Ils parviennent à placer idéalement Segonds qui claque un drop-goal bienvenu (6-0 ; 24e). Sur le coup de renvoi, M. Trainini siffle une obstruction Bayonnaise, et Urdapilleta rectifie le tir (6-3 ; 26e) Tiberghien, plutôt en réussite ce soir, trouve un splendide 50-22, mais hélas, la touche est vendangée par Bosch (31e). M. Trainini sanctionne Fischer qui n’a pas relâché le jouer qu’il vient de plaquer. Une aubaine pour Segonds, bien placé (9-3 ; 34e).
Une faute de Tagi sur touche permet à Urdipilleta de tenter sa troisième pénalité, et de la manquer (39e). Le score à la mi-temps permet tout et son contraire en deuxième période. Les Bayonnais se lancent dans la bataille et obtiennent une pénalité que Segonds, peut-être inspiré par son vis-à-vis, envoie à côté des perches (43e). La charnière Bayonnaise change, avec les entrées de Maxime Machenaud et Camille Lopez, pour son dernier match à Jean Dauger (55e). C’est d’ailleurs l’ancien Jaunard qui, après un franchissement de Carreras offre une magistrale passe au pied à Spring. Celui-ci se débarrasse de deux adversaires, et marque dans un délire général. Lopez ne parvient pas à transformer (14-3 ; 56e).
Les Bayonnais respirent mieux, tant sur le terrain qu’autour, tant l’impuissance des Montferrandais à revenir au score parait évidente. Mais il reste plus de 20 minutes, et il peut se passer encore beaucoup de choses. Après une maladresse de Newsome, l’Aviron peut jouer une touche dans les 15 mètres adverses. Les Clermontois sont sanctionnés sur le maul qui suit, et Lopez, cette fois, assure (17-3 ; 62e). Il faut deux essais transformés aux Auvergnats pour égaliser, et, au regard de leur attitude quasi résignée sur le terrain, on les voit mal réaliser un tel exploit. Et bien peut-être que oui ! Tiberghien et Lopez cafouillent un ballon sur leur ligne de but, et Hemery aplatit. L’essai parait évident, mais M. Trainini a un doute, et demande la vidéo. Celle-ci révèle un microscopique en-avant de Bézi avant le toucher en but de son équipier, et l’essai est refusé (63e).
Il reste un gros quart d’heure à tenir pour l’Aviron. Moins de 10 minutes après, les Clermontois sont bousculés dans leur camp. Bézy
commet une faute au sol grossière, qui lui vaut un carton jaune, et coûte 3 points à son équipe (20-3 ; 72e). La messe est dite et le public Bayonnais la célèbre à sa façon, on ne peut plus festive. Les Ciel et Blanc se payent même le luxe d’un deuxième échec au pied de Lopez
(76e).
C’est au capitaine Arthur Iturria que revient la joie d’expédier le ballon de la victoire dans les tribunes, et de déclencher le coup de sifflet final. L’Aviron est en demi-finale pour la première fois depuis 1983 (défaite face au grand Béziers 19-12 à Toulouse). Gageons que les Bayonnais n’iront pas à Lyon, vendredi soir, en victime expiatoire, et rêvons d’un exploit, dont ils sont bien capables, s’ils ont le même état d’esprit que ce soir.
JJA