Cette année , un projet dénommé « Babes Toki » (« Espace protecteur » en basque) a fait se rencontrer des personnes de deux univers bien différents : des danseurs et des lycéens . Deux univers différents mais pas incompatibles , bien au contraire .
Le jeudi 16 mai 2019 , à l’Espace Culturel Larreko de Saint-Pée-Sur-Nivelle a eu lieu une soirée partagée : les compagnies Flowcus (Bretagne) et Elirale (Pays Basque) ont partagé la scène avec de jeunes lycéens venus d’Elorrio (Pays Basque espagnol) et Saint-Jean-Pied-de-Port (Pays basque français) du lycée de Navarre de la voie générale et professionnelle .
Une préparation en amont a eu lieu avec chaque groupe d’élèves : ils ont pu visiter leur ville respective et mieux appréhender les notions liées à la protection ou à l’enfermement .
En effet chaque lieu étant en lien étroit avec la montagne , les remparts et les fortifications , la visite et les explications d’une guide expérimentée – Claire Lohiague d’Argibili – ont pu éclairer les jeunes lycéens .
L’importance de comprendre et de mettre en relation les remparts qui protègent la ville mais également les remparts que chaque être humain dresse par rapport aux autres .
Suite à cette visite et aux explications de Claire , les élèves français et espagnols se sont entraînés pendant une semaine à l’expression corporelle à raison de 2h par jour afin de préparer le spectacle de Larreko .
Enfin , une semaine au centre Léo Lagrange de Ciboure a permis aux jeunes et à leurs professeurs de se rencontrer et de se connaître afin de préparer ensemble leur intervention dans le spectacle de la chorégraphe Pantxika Telleria .
Une visite des digues de Saint-Jean-de-Luz ont permis aux jeunes de s’immerger dans le thème du spectacle qui se nomme « ARTHA ».
Les digues à Saint-Jean-de-Luz protègent la baie depuis 1864. Elles ont été construites à l’initative de Napoléon III suite à un terrible ouragan qui ravagea Saint-Jean-de-Luz. Elles se composent de trois digues. La digue de Sainte-Barbe (180m), la digue de l’Artha (250m), digue centrale et la digue de Socoa (325m). Elle permettent à Saint-Jean-de-Luz de se protéger des caprices de l’océan. On peut ainsi se baigner toute l’année dans la baie.
Née de la volonté de Pantxika Telleria, chorégraphe native de Saint Jean de Luz, la Compagnie EliralE voit le jour en Mars 2001.
L’année 2003, Pantxika revisite son langage gestuel en créant les pièces Hiruki et Lauki au festival le Temps d’Aimer de Biarritz. Tout en dirigeant la Compagnie, Pantxika assure les activités de terrain et notamment de sensibilisation en direction des enfants, des collégiens et des lycéens ou des danseurs du monde de la danse traditionnelle basque.
L’année 2004 marque un nouveau cycle dans la vie de la chorégraphe et de fait de la Compagnie. Devenue jeune mère, Pantxika ressent alors le besoin d’investir le monde de la création pour le jeune public : Kadira est ainsi créée en 2005.
L’implantation de la Compagnie Elirale en résidence permanente à Larreko espace culture de la ville de St Pée sur Nivelle induit un nouvel élan. La Compagnie est désormais soutenue par conventionnement par l’Institut Culturel Basque et le Conseil départemental.La recherche 01 permet de poser la syntaxe du système des Sauts et l’envie de créer avec ce matériel « syntaxique » est grande pour la chorégraphe. La Compagnie Elirale collabore donc avec les musiciens Arkaitz Miner et Jokin Irungaray pour créer en février 2016 Xihiko, pièce pour laquelle la Compagnie reçoit le soutien de la DRAC.
Satie-ka pièce créée en 2015 et Oa-huetak pièce qui a été créée en 2016 reçoivent toutes les deux le soutien de Mugalariak, processus de création en médiation de Donostia/San Sebastian, 2016, capitale européenne de la culture.
Dans le cadre de la formation des deux jeunes danseurs, Chloé Sindera et Oihan Indart, la chorégraphe Pantxika Telleria signe la chorégraphie de Bihotz2 pour ces deux interprètes. Bihotz2 sera une forme de 30 minutes pour la rue. L’écriture a pour point de départ la musicalité de La jeune fille et la mort de Frantz Schubert, Deuxième mouvement-Andante.
La Compagnie réouvre pour les trois années à venir un nouveau chantier ayant pour thème le Corps dansant en lien avec la notion de texte chorégraphique. A l’occasion, entourée de cinq interprètes et de Célia Thomas en collaboratrice artistique, Pantxika Telleria démarre un travail de création chorégraphique pour 2018 : Artha.
Utilisant la respiration de la marche ponctuée, la chorégraphie relaie l’élément mer pour mieux en accueillir la dynamique de la chute.
Porté par cinq interprètes chorégraphiques au plateau, le propos de la pièce chorégraphique “Artha” se veut d’interroger le droit au départ de tout être humain.
Dans « Artha », le Corps dansant se veut être le support, la matière première, l’outil visuel qui devient « le lieu du débat public » en lien avec « le lieu de l’intime ». Il se doit d’interroger la société en activant et problématisant des formes et des valeurs.
Le jour J arrivant , une ultime répétition le jeudi matin au centre Larreko avant le grand soir . Une expérience très enrichissante pour tous ces jeunes .
Cette semaine ces lycéens ont pu échanger en langue espagnole , en français ou même par signe et en partageant des moments de détentes au centre Léo Lagrange ou sur la plage de Ciboure .
Ils auront également découvert , pour la plupart , une autre forme d’expression : celle du corps à travers les mouvements et laisser libre cours à leur imagination afin de pouvoir donner vie aux vagues et au paysage basque dans ce spectacle de l’Artha .
Toutes et tous (autant les élèves que les professeurs) ont beaucoup apprécié cette expérience et remercient Pantxika Telleria et sa troupe de leur avoir fait confiance .
Ci-dessous le passage des lycéens lors du spectacle de l’Artha :