25 points de Joris Segonds
Aviron Bayonnais 35
RC Toulonnais 32
Date : Dimanche 28 septembre 2025 – 21h05
Lieu : Bayonne (Stade Jean Dauger)
Public : 14 640
Mi-temps : 20-10
Arbitre : Kévin Bralley assisté de Benoît Albert-Bonnafous et Jonathan Gasnier à la touche, et de Denis Grenouillet à la vidéo
Aviron Bayonnais : 2 essais de Spring (12e) et Martin (16e), 2 transformations, 6 pénalités (22e, 27e, 46e, 52e, 61e, 67e), 1 drop-goal (80e) de Segonds
Carton jaune : Tiberghien (75e)
L’équipe : Tiberghien – Spring (Orabé, 57e), Maqala (Martocq, 11e), Tuilagi, Erbinartegaray – (o) Segonds, (m) Jantjies – Capilla, Bruni (Chouzenoux, 47e), Fischer – Moon (Johnson, 56e), Iturria (cap) (Moon, 68e) – Setiano (Cotet, 52e), Martin (Bosch, 57e), Bordelai (Castillon, 52e)
RC Toulon : 4 essais de Dréan (35e), Nonu (57e), Serin (63e) et de pénalité (75e), 2 transformations (35e, 57e), 2 pénalités (19e, 43e) de Jaminet
Carton jaune : White (10e)
L’équipe : Jaminet (Frisch, 78e) –– Tuicuvu (Domon, 53e), Frisch (Nonu, 56e), Brex, Drean (Tuicuvu, 75e) – (o) Garbisi, (m) White (Serin, 56e) ––– Abadie (Quere-Karaba, 52e), Mercer, Ludlam (Abadie, 70e) – Ribbans, Junior (Rebbadj, 52e) – Gigashvili (Priso, 52e), Baubigny (Damond, 52e), Brennan (Gros, 47e)
Le dimanche en début de soirée, Bayonne n’est pas vraiment la ville la plus animée du tiroir. Si cet horaire est un bienfait pour le diffuseur télé historique du rugby, l’ambiance autour du stade et en ville n’a rien à voir avec celle d’un samedi après-midi, voire samedi soir. Mais bon, Jean-Dauger a encore fait le plein (14 640 entrées avec le surplus apporté par les oreilles construites aux extrémités de la tribune d’honneur). Et si l’atmosphère n’est pas aussi festive que de coutume à l’extérieur, dans le stade, par contre, elle est extraordinaire à l’entrée des joueurs. Comme quoi, le dimanche soir…
Essai de Tom Spring
Le drop de la victoire de Joris Segonds
Le President Philippe Tayeb ému après le drop de la victoire de Joris Segonds
Après la douloureuse victoire face à Montpellier (26-23), et la piètre prestation à Castres (17-48), le peuple Bayonnais redoutait cette confrontation avec des Toulonnais frais et dispos après le report de leur match contre La Rochelle, et invaincus.
Finalement, les Ciel et Blanc ont fourni la prestation la plus accomplie de la saison naissante, faisant preuve d’abnégation, de sang-froid, de discipline (8 pénalités concédées seulement, contre 13 en face), et d’adresse (seulement 4 en-avant). De plus, ils ont globalement dominé leurs adversaires en possession et en occupation. Bien entendu, on peut leur reprocher un cruel manque d’efficacité dans les zones de marque. Mais quand on possède dans son effectif un Aveyronnais de naissance, capable d’enquiller 25 points, dont un drop à la 80e minute, sans jamais rater la cible, cette stérilité devient relative.
Deux essais coup sur coup
Le match ne commence pas très bien pour l’Aviron. Maqala est victime d’un plaquage haut, un coup d’épaule dans le visage de la part de White. Ce dernier écope d’un carton jaune qui aurait pu avoir une autre couleur sans choquer personne. Le Fidjien, sorti pour protocole commotion, ne reviendra pas. Il est remplacé par Martocq, auteur d’un bon match (11e).
À la suite de la pénaltouche consécutive à cette faute, Tom Spring, bien servi par Segonds qui n’excelle pas QUE comme buteur, prend la défense de vitesse et marque en moyenne position (7-0 ; 12e).
Quel début de rencontre de l’Aviron ! Peu après, c’est au tour de la première ligne Bayonnaise de briller. Dans le camp Toulonnais, Setiano s’extirpe d’un plaquage, avance sur plusieurs mètres, sert Bordelai qui offre l’essai à Martin ! (14-0 ; 16e).
Après une faute de Tuilagi, Jaminet, de loin et excentré réussit la pénalité (14-3 ; 19e). Il faut le priver de bonbons, celui-là !
Les Bleu et Blanc continuent à jouer, jouer, la défense Varoise veille, mais ne peut s’empêcher de se mettre à la faute. Segonds en profite (17-3 ; 22e). Lui aussi aime les bonbons.
Spring, excellent ce soir, hérite d’un ballon sur l’aile, il s’ouvre un boulevard en tapant à suivre pour lui-même, mais ne peut contrôler la balle (24e). Une action qui aurait pu « tuer » le match.
Nouvelle faute des Toulonnais, en mêlée, cette fois. Des 50 mètres, décalé, Segonds transforme (20-3 ; 27e). Miam !
Toutes les bonnes choses ont une fin. Brex montre que les Italiens aussi savent pratiquer la chistera, en servant Dréan à merveille. Celui-ci échappe à Tiberghien et redonne des couleurs à son équipe (20-10 ; 35e). C’est un essai logique, les Toulonnais ayant mis un peu plus la main sur le ballon depuis quelques minutes.
Au retour des vestiaires, les Rouge et Noir semblent revigorés par l’essai de Dréan. Jaminet le prouve de loin (20-13 ; 43e). Le match va-t-il basculer en leur faveur ?
Même remontés, les Varois commettent des fautes, et devinez qui en profite ? (23-13 ; 46e). Les Bayonnais viennent de se prouver qu’eux aussi existent dans ce match.
Les locaux poursuivent leur pression d’occupation, et Segonds, lui, poursuit son sans-faute (26-13 ; 52e). Il faut que les Toulonnais scorent au moins deux fois pour espérer repasser devant. Mais comme il reste une quasi demi-heure à jouer, tout est possible.
Papi et Tonton
Pierre Mignoni décide alors de lancer deux cartes maîtresses dans la bataille, avec Baptiste Serin et Ma’A Nonu. Ils cumulent peut-être près de 75 ans à eux deux, mais ce sont eux qui vont marquer les deux prochains essais pour Toulon.
D’abord, honneur à Papi Nonu, servi à 3 mètres de l’en-but (26-20 ; 57e).
Puis au tour de Tonton Serin. À la suite d’une mêlée à 15 mètres, il file le long de la touche, mystifie Jantjies, et marque en coin un essai que ne peut transformer Jaminet. Tout le monde n’a pas été formé à Decazeville. Justement, entre temps, Segonds avait ajouté 3 points pour les siens (29-25 ; 63e). Comme ce dernier quart d’heure va être flippant !
Faux tournant de match
Une pénalité, à 40 mètres quasiment en coin ? Donnez, je m’en charge. Merci Joris (32-25 ; 67e).
Et puis, arrive le fait de jeu qui aurait pu être le tournant du match, sans, quelques minutes plus tard…
Attaque Varoise, Dréan, seul sur son aile, réclame le ballon. Admirablement servi au pied, il entre en collision en l’air avec Tiberghien, et retombe lourdement sur le sol, avant de sortir sur une civière. Kevin Braley, après une longue séance vidéo, estime que la défense de Tiberghien était déloyale, punit ce dernier d’un carton jaune, et les Bayonnais d’un essai de pénalité. Une interprétation arbitrale peu au goût du public de Jean-Dauger, qui le fait très bruyamment savoir, durant plusieurs minutes (32-32 ; 75e).
Mais non ! Là n’est pas le tournant du match. indignés par ce fait de jeu, les avants Bayonnais se rebellent, bousculent leurs homologues dans les 22 mètres Toulonnais, et, après plusieurs temps de jeu pour fixer la défense, Segonds est servi et claque un drop des 35 mètres en face, qui laisse Jean-Dauger inviolé en Top14 depuis juin 2024. Impossible de décrire l’alégresse du public, les mots manquent, mais le hurlement de joie de la foule Bayonnaise a dû s’entendre jusque sur la rade Varoise.
L’Aviron, invaincue à domicile, réintègre le top 6, et le RCT ramène un point de bonus.
JJA
