Victoire de Bayonne dans la douleur qui se qualifie pour les barrages

  • By A - B -
  • 18 mai 2025
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LA VAILLANCE VANNETAISE ET LA DÉFENSE BAYONNAISE Aviron Bayonnais  38 –        32   Rugby Club Vannetais

Date : Samedi 17 mai 2025 – 16h30 Lieu : Bayonne (Stade Jean Dauger) Public : 13 507 Mi-temps : 19-25

Arbitre : Benoît Rousselet assisté de Rémi Aiguebonne et Ghyslain Elias à la touche,  et de Denis Grenouillet à la vidéo

Aviron Bayonnais : 6 essais de Maqala (6e), Rouet (21e), Mori (40e), Spring (53e, Tiberghien (65e), Mori (69e), 4 transformations de Lopez (6e) et Segonds (40e, 53e, 65e) L’équipe : Tiberghien (Mori, 68e) ; Erbinartegaray, Maqala, Mori (Spring, 48e), Carreras ; (o) Lopez (cap) (Segonds, 7e), (m) Rouet (Machenaud, 50e) ; Chouzenoux, Cassiem (Habel-Kuffner, 41e), Bruni ; Moon, Paulos (Iturria, 41e) ; Tatafu (Tagi, 35e), Bosch (Martin, 48e, Bosch, 80e), Cormenier (Castillon, 48e, Cormenier, 80e)

Rugby Club Vannetais : 4 essais de Rayasi (1e, 37e), Saili (34e), Kite (75e), 3 transformations de Lafage (2e, 34e) et Debaes (75e), 2 pénalités de Lafage (19e, 24e) Carton jaune : Gorrissen (66e) L’équipe : Surano ; Rayasi (Taccola, 43e), Boudehent, Saili, Porch ; (o) Lafage (Debaes, 48e), (m) Varney ; Gorrissen, Edwards, Parete (Boulier, 51e) ; Metz (Desjeux, 61e), Marks (Marks, 43e) ; Medrano (Kite, 51e), Beziat (Blanchard, 51e), Vunipola (Moukoro-Abouem, 51e)

Joris Segonds – Demi d’ouvertur

Aujourd’hui, en ce temps ensoleillé à Bayonne, on a l’impression qu’il y a plus de Bretons que de Bayonnais dans les rues. Les Bretons habillés, harnachés, hérissés de drapeaux, qui chantent, qui s’embrassent, qui rigolent, c’est magnifique ! Huit-cents Breton ont fait le déplacement, et ils le font savoir. Plusieurs minutes avant le début du match, l’ambiance est déjà extraordinaire dans le stade en grande partie grâce aux Bretons, d’ailleurs. Ils sont tellement heureux que leur club évolue à ce niveau, d’effectuer ces longs déplacements, de connaître ces stades complètement pleins.
C’est un public en liesse qui accompagne le club Vannetais. La Peña Baiona entonnée par le stade tout entier alors que les joueurs sont sur le
terrain, c’est un moment magique. Le public de la Rabine doit être impressionné, et les joueurs aussi, espérons-le.
Eh bien pas du tout ! Dès le coup d’envoi de Lafage, les Bayonnais ne contrôlent pas le ballon, Boudehent s’en saisit, lui, et deux temps de jeu plus tard, Rayasi arrive le premier pour aplatir un coup de pied à suivre de Saili. Douche froide à Jean Dauger (0-7 ; 1e) ! La réponse Bayonnaise : après une touche sur pénalité aux 40 mètres Vannetais, les Bayonnais ouvrent, Maqala se saisit du ballon, slalome à sa manière fulgurante dans le camp adverse, et va conclure entre les poteaux (7-7 ; 5e).

Un premier tournant du match : Lopez est aux soins, mais doit quitter le terrain sur blessure pour la première fois depuis son arrivée à Bayonne. Segonds le remplace (7e). Lafage envoie une pénalité sur mêlée (la 1e mais pas la dernière) en pénaltouche à 5 mètres, mais Moon intercepte le lancer et l’Aviron peut se dégager (9e). Les Vannetais montent une chandelle que ne peut contrôler Tiberghien, nouvelle mêlée pour les Bretons (10e).

En ce début de match, les visiteurs sont très entreprenants, et poussent leurs adversaires à la faute. Sur une mêlée Tatafu est sanctionné, et Lafage trouve une pénaltouche à 5 mètres (16e). Cette fois, Vannes contrôle le ballon. Tiberghien ne parvient pas à plaquer Surano qui est bloqué à 5 mètres de la ligne. Les Bayonnais parviennent à faire reculer les adversaires, mais M. Rousselet estime que c’est de manière illégale. Lafage est d’accord (7-10 ; 19e). Segonds trouve une pénaltouche à quelques mètres, après une pénalité pour obstruction. L’Aviron mène un ballon porté, dont s’extrait Bruni, qui offre à Rouet un essai qui redonne l’avantage aux siens. Segonds rate la transformation, aïe, aïe, aïe (12-10 ; 21e). Sur le coup de renvoi, l’arbitre siffle une obstruction Bayonnaise. Le public (Bayonnais) n’est pas d’accord, et le fait savoir massivement à Lafage qui n’en a cure (12-13 ; 23e). Les visiteurs continuent leur domination en mêlée, et aussi dans le jeu au sol, où ils parviennent à provoquer plusieurs turn-over. On savait que Saili était une recrue de qualité pour les Bretons, et pour en convaincre
les derniers incrédules, le Néo-Zélandais parvient, après une ouverture lumineuse de Lafage, à se débarrasser de plusieurs Bayonnais, avant de redonner le score à son équipe (12-20 ; 33e).

Cheikh Tiberghien

Les supporters Bayonnais commencent à penser que ce sont les Ciel et Blanc, aujourd’hui en Blanc, qui vont offrir le maintien au club Morbihannais, d’autant plus qu’alors que l’Aviron joue dans le camp adverse, les Bretons récupèrent le ballon, et après un nouveau festival de Saili, envoient Rayasi marquer son deuxième essai (12 25 ; 37e).
Le contre de Carreras sur la transformation en coin de Lafage est visionné par le corps arbitral.

En conclusion, l’ouvreur est autorisé à taper un nouveau coup de pied, mais celui-là passe à côté. Sans aucun doute, c’est la crainte de la réaction de Grégory Patat dans les vestiaires qui transcende les Bayonnais et incite Mori à nous faire une Tuilagi, pour aller réduire le score. Segonds, mû par la même inquiétude, transforme du bord de la touche redonnant au tableau d’affichage un écart plus proche d’un standing de 4e de Top14 et atténuant l’ire Patatesque (19-25 ; 40+2e). L’Aviron semble revenir avec des intentions, mais se fait contrer par la défense Vannetaise, et se fait même sanctionner en mêlée, une fois de plus. Sur la touche qui suit, nouvelle pénalité, mais Lafage expédie en ballon mort sa tentative de longue pénaltouche (46e). Du coup, l’équipe Bayonnaise bénéficie d’une mêlée au départ du ballon. Nouvelle pénalité. Lafage, cette fois, trouve la pénaltouche, sur laquelle M. Rousselet siffle à nouveau contre les locaux. Lafage manque la cible (48e). L’Aviron semble retrouver enfin son rugby. Après une longue et tranchante offensive, Carreras tape pour lui-même, et un Vannetais doit pousser du pied la balle en touche. Celle-ci est captée par les Bayonnais, et après deux superbes temps de jeu, Spring redonne l’espoir à Jean Dauger (26-25).

Un deuxième tournant du match : Machenaud joue vite un coup-franc, l’attaque se déploie, avance, et pousse les Bretons à concéder une pénalité dans leurs 22 mètres. Sur la pénaltouche qui suit, le maul ravageur des Bleu et Blanc permet à Martin de marquer. Mais M. Rousselet demande la vidéo. Martin a quitté le maul, lié à un équipier à ses côtés avant de plonger dans l’en-but. L’arbitre estime que l’équipier n’était pas à côté, mais devant, et donne une pénalité au RCV pour « écran ». Du coup, l’essai est refusé, un essai qui aurait pu changer le cours de la partie (60e). Tiberghien tente un 50/22, mais Surano veille et trouve une petite touche. Les Bayonnais la jouent au large, et Spring montre alors toute sa classe, en donnant, après un cadrage-débordement d’école, une passe décisive à Tiberghien qui file entre les poteaux (33-25 ; 66e). L’Aviron est alors maître du terrain. M. Rousselet refuse un nouvel essai à Martin, mais cette fois, c’est incontestable, le talonneur ayant lâché le ballon au moment d’aplatir (67e), la vidéo en fait foi.

Les Bayonnais continuent à presser, et bénéficient d’une pénaltouche à quelques mètres de la terre promise. Le ballon est envoyé au large, et sur une action confuse, entachée d’un en-avant qui semble volontaire d’un Vannetais, Mori marque en coin, offrant un bonus offensif provisoire à l’Aviron (70e). La messe semble dite pour les deux équipes, mais c’est sans compter sur le fait que c’est aux descendants du village irréductible Gaulois auxquels ont affaire les Bayonnais, et, 4 minutes plus tard, Kite, qui n’est ni Breton, ni Gaulois, fait quand même le job, et rapproche les Vannetais à portée d’un essai transformé (38-32 ; 74e).

La fin du match est Hitchcockienne. Les Bretons bénéficient d’une mêlée à 5 mètres de la ligne Bayonnaise, face à leurs supporters déchaînés. La première mêlée est sanctionnée en faveur des visiteurs. Deux autres seront sifflées. La dernière, après la sirène, est suivie d’un assaut des avants Vannetais, récompensé d’une pénalité. Celle ci est jouée à la main, mais les défenseurs de l’Aviron se montrent héroïques et efficaces, avancent, puis propulsent Saili en touche, délivrant Jean Dauger (80+5e). Mais pourquoi les Bretons n’ont-ils pas tentés ces diverses pénalités ? Encore une fois, les Bayonnais ont été très sanctionnés : 14 pénalités à 6 ! Il faut reconnaitre un progrès par rapport au match aller, au cours duquel ils avaient été punis 24 fois. Ils solidifient leur quatrième place, frôlent la qualification mathématique, mais ne devront rien lâcher lors des 2 derniers matchs, s’ils ne veulent pas vivre une cruelle désillusion… imméritée. Quant aux Vannetais, ils devront être énormes face à la section Paloise, pour pouvoir espérer être barragiste (du bas), ce qui reste possible au regard du calendrier démentiel de l’USAP qui se déplace à La  Rochelle, puis reçoit les Toulousains.

JJA